Le Noël tragique de Vincendon et Henry
Jean Vincendon et Patrick Henry sont deux alpinistes. Vincendon est aspirant guide et Henry est un fort grimpeur Belge. Ils décident de gravir ensemble l'éperon de la Brenva en hivernale ( rappel : en 1956, l'équipement n'est en aucun cas celui d'aujourd'hui, c'est crampon 10 pointes et piolet en bois !
Le livre de Yves Ballu "l'affaire Vincendon et Henry" résume parfaitement les évènements !
Donc nos grimpeurs prennent le téléphérique de l'aiguille du Midi, le 22 Décembre, ils sont lourdement chargés (trop) et n'ont malheureusement aucune expérience des hivernales, sans doute une première grosse erreur, ils auraient sans doute du commencer par un sommet plus accessible pour se familiariser avec les conditions difficiles de l'hiver !
Leur ami Dufourmantelle avec un autre alpiniste l'a gravi la semaine précédente, ils ont sans dout eu un peu la pression.
Ce soir là, il rencontre au bivouac de la Fourche, Walter Bonnati, en repérage sur l'itinéraire de la Poire.
Bizarrement , alors que le temps est au beau fixe, il ne font rien les deux jours suivant et font demi tour le 24 pour rentrer à Chamonix. On ne sais pourquoi ils n'ont rien fait !
Il croise Bonnatti et Ghersen ce qui les remotive il remonte à la Fourche avec eux et passe le réveillon.
Bonnatti va tracer le col Moore
Le 25 Décembre, les deux cordées se lancent, elle se séparent au col Moore, les Italiens vers la Poire et les Franco Belge dans la Brenva. Le mauvais temps les surprend et Bonatti décide de sortir par la Brenva il traverse et s'étonne, Vicendon et Henry sont en dessous de lui ! Ils sont vraiment très lents (trop chargés ?) Il poursuit, le temps se gâte, c'est la tempête, Bonatti fait la trace. La tempête se renforce, il s'enterre, Vicendon et Henry font sans doute de même en dessous ! Nuit horrible dans le froid et le vent qui s'insinue partout. Le lendemain matin Bonatti entend les deux francophones, il descend, les encordes et voient qu'ils ne sont pas en état de poursuivre seul. Il les encorde e repart, il sort la voie . Arrivés à la Brenva, il est déjà tard, il interdit à Ghersen de faire une pause, conscient qu'il faut arrivé à Vallot avant la nuit ! Vincendon et Henry reprennent leur indépendance et font une pause, simple erreur, grosses conséquences, leur salut passait sans doute par Bonatti !
Bonatti va rejoindre Vallot à la nuit, -15°C dans le refuge ( -30°C dehors sans compter le vent !) le lendemain, il appelle Vincendon et Henry mais rien, Ghersen est au plus mal, il faut le redescendre, il a des gelures. La descente par le glacier du Miage passe par la chute dans une crevasse, puis par un bivouac avant de rejoindre e refuge Gonella et son chauffage ! mais où la bouffe entreposée à l'avance a disparue !
A Chamonix, les compagnons de henry et Vincendon s'inquiètent et contactent les secours. Mais de secours en 1956 il n'y a pas en hiver. L'été, ils sont assurés par 3 organismes ( l'EMHM école Militaire de Haute Montagne, l'ENSA, école nationale de ski et d'alpinisme et la compagnie des guides de Chamonix) Mais personne n'est chaud pour aller risquer sa vie pour deux inconscients, on ne fait pas de la montagne en hiver !... Et l'organisme de secours n'est qu'organisé que pour l'été !
Les amis de Vincendon et Henry tentent de les rejoindre par Tête Rousse et le Gouter , mais il neige, ils ne dépasseront pas le refuge de Tête Rousse
Le 27 Décembre nu hélicoptère Sikorsky S55 fait une reconnaissance mais ne repère pas les deux hommes. (pour information, on ne savait pas comment réagiraient les Sikorsky à 4000 m) Le lendemain on les repère et on leur largue des couvertures, déjà 3 jours de mauvais temps à dormir à 4500 m ! Vincendon et Henry, au lieu de monter au sommet du Mont Blanc pour redescendre sur Vallot ( 300 m d'ascension facile à réaliser... facile en forme et par beau temps) ont préféré essayer de descendre directement sur les Grands Mulets et se retrouvent bloqués au dessus d'une barre de séracs.
Ils sont exténués, leur salut passe par les secours.
Dans la vallée, on s'organise, Le capitaine Legall de l'EMHM a pris les choses en main, ça n'est pas un alpiniste, c'est un militaire !
Le 31 Décembre, Lionel Terray et des amis de Vincendon et Henry décident de faire une caravane et de passer par le refuge des Grands Mulets, pour rejoindre Vincendon et Henry par le bas ! Ils progressent difficilement vers le refuge.
Le même jour, 4 guides sont déposés au col des Dôme, vers le Dôme du Gouter ( 2 vont aller à Vallot et 2 vont descendre vers Vincendon et Henry). l'autre rotation va tourner au drame. Le pilote, Blanc tente de se poser à proximité des alpinistes, mais la poudreuse aveugle le pilote et le Sikorsky s'écrase et se couche sans exploser. Le pilote est extrêmement choqué.
Tout le monde se regroupe dans l'hélicoptère. Les sauveteurs décident de sauver d'abord les pilotes avant de venir chercher Vincendon et Henry qui souffrent de gelures extrêmement importantes ! (bras jambes visage... ) Vincendon et Henry racontent leur périple, c'est Henry qui a aidé Vincendon à tenir. Henry essaie même avec ses mains gelées de réchauffer les mains de Blanc le pilote de l'hélicoptère.

Les sauveteurs font deux cordées de 3 pour revenir à Vallot (l'observatoire) (balisé avec des fanions par la cordée descendante). Blanc tombe dans une crevasse. Les guides doivent le trainer jusqu'à Vallot dans la nuit. L'autre cordée, perdue dans la nuit, bivouaquera au col des Dômes.
Les sauveteurs se retrouvent à 8 à Vallot, il fait -15°C dans le bivouac. Blanc est au plus mal. Le mauvais temps s'installe. L'objectif est de sauver en 1 les sauveteurs avant de sauver les deux alpinistes. C'est l'effervescence à Chamonix et au Fayet.
Deux Alouettes sont dépêchées. 2 jours plus tard, le 3 Janvier, les Alouettes parviennent à évacuer les 8 hommes de Vallot, par contre les alpinistes sont laissés sur la montagne. Le colonel Le Gall en personne va survoler le Sykorsyi écrasé ou se trouvent Vincendon et Henry. Au départ était prévu qu'il descende constater un éventuel décès des deux hommes, mais Le Gall décide que le danger lié aux crevasses est trop important et décide d'arrêter les secours.

On retrouvera 2 mois plus tard le corps de Vincendon dans la position où l'on l'avait trouvé tandis qu'Henry avait essayés de sortir de l'appareil avant de mourir. Tentative pour se faire remarquer par l'alouette de Le Gall ? On ne le saura jamais. Les deux hommes ont résisté pendant près de 13 jours aux grands froids et à la tempête. Un calvaire.

Ce sauvetage assurera la promotion de ce nouvel hélicoptère français : l'alouette ( 500 exemplaires vendus l'année suivante).
Ce sauvetage fera évoluer le secours en montagne, par la création de la Société Chamoniarde de Secours en Montagne, puis le PSHM qui deviendra l'actuel PGHM, avec les secours héliportés et maintenant médicalisés.
Source : alpinisme.over-blog.net
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